Jeudi 19 avril a été publié un rapport rédigé par les sénateurs Michel Raison, Jean-Luc Fichet et Michèle Vullien, dans lequel les sénateurs estiment que l’abaissement de vitesse sur les routes à deux sens sans séparateur central, annoncé le 9 janvier par le Premier ministre, est « brutal » et ne doit concerner que les routes les plus accidentogènes. Dans leur rapport les sénateurs trouvent qu’un abaissement de la vitesse maximale sur tous les 400 000 km de routes est une « mesure de réduction généralisée est vécue comme pénalisante par de nombreux territoires enclavés », et pose « un problème d’acceptabilité ». Dans le même rapport les sénateurs invoquent le 14ème baromètre AXA, selon lequel 78% des Français sont contre la mesure annoncée.
Les sénateurs proposent de décentraliser la mesure d’abaissement de la vitesse, en se basant sur le fait que l’abaissement de la vitesse, selon le Code de la route, est une compétence des élus locaux. Ce pouvoir est utilisé par les élus locaux pour créer notamment les zones 30.
Le rapport des sénateurs propose la création de conférences départementales de la sécurité routière, co-présidées par les présidents de conseil départemental et les préfets, avec l’intervention des usagers et des associations, afin de mener un travail d’identification des routes et tronçons de routes les plus accidentogènes qui nécessitent ladite réduction de la vitesse maximale.
« Ce travail d’identification a déjà été fait par l’Observatoire interministériel de la sécurité routière », observe Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. L’étude rendue publique mardi 17 avril montre que les routes à double sens hors agglomération sont les plus dangereuses, car elles ont un très fort trafic : 10 % de ces routes concentrent 38 % de la mortalité.